L’union des forces pour le maintien des aînés à domicile

La « Maison de Luce et Léon » entrera en service cet été, animée par la volonté de répondre plus efficacement aux besoins d'une population âgée en constante augmentation et de plus en plus désireuse de se maintenir à domicile. Pour y parvenir, la nouvelle structure s’appuie sur la coopération d’un réseau étendu d'acteurs médicaux et médico-sociaux répartis sur les territoires de Verrières-le-Buisson, Igny, Bièvres et Vauhallan.

L’idéal de vieillir en bonne santé et en toute autonomie chez soi reste profondément ancré dans les esprits. Plus qu’un simple espace physique, notre logement est souvent le lieu de nos souvenirs, de nos choix et de nos habitudes prises au fil des années. 32% des Verriérois sont âgés de plus de 60 ans – ce qui sera la moyenne française en 2030. À Verrières-le-Buisson, du fait de la prévalence des habitations individuelles et des vastes quartiers résidentiels, le maintien à domicile peut provoquer chez certains habitants une situation d’isolement, tant en termes de mobilité que de liens sociaux. Il est aussi des personnes pour lesquelles le maintien à domicile ne relève plus d’un choix personnel mais d’une nécessité imposée – dictée par la volonté des proches, la pénurie de places en Ehpad ou encore l’insuffisance des moyens pour financer une entrée en institution.

aide a domicile 2025

Le projet de Groupement Territorial Social et Médico-Social (GTSMS) a émergé à la suite de concertations menées entre janvier et décembre 2024, réunissant l’ensemble des acteurs de l’aide et du soin à domicile ainsi que l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le Conseil Départemental de l’Essonne. « L’organisation sous forme de Groupement Territorial nous a été proposée afin de développer un réseau de coopération entre tous les
acteurs : un partenariat facilitant la coordination pour un accompagnement plus cohérent, plus efficace et en complémentarité des services déjà proposés par le CCAS. », explique Maria De Sousa, directrice du CCAS et du Pôle Solidarités. Le projet prend le nom de « La Maison de Luce et Léon », un clin d’oeil aux legs de Léon Maugé, maire de 1901 à 1929, et Luce, son épouse.

Igny, Bièvres et Vauhallan s’associent au projet

Le contexte démographique et social de Verrières-le-Buisson ainsi que des communes d’Igny, Bièvres et
Vauhallan met en lumière une augmentation significative des besoins en matière d’accompagnement des
populations âgées et vulnérables. L’implication de ces communes de la vallée de la Bièvre dans le GTSMS
s’inscrit dans une dynamique territoriale visant à renforcer la proximité et la cohérence de l’offre de services.
Ce rapprochement constitue un véritable atout pour étoffer le maillage partenarial, dans une logique de
coordination et de mutualisation à l’échelle du territoire.

gtsms infirmiere 3

Une coopération renforcée pour un accompagnement global

Le projet acquiert une portée plus vaste et une ambition renforcée au travers de l’implication de partenaires institutionnels et professionnels multiples et complémentaires. La Maison de Luce et Léon incarne une vision commune d’un parcours de soins fluide, intégré et humanisé, où chaque acteur, tout en préservant la spécificité de son champ d’intervention, participe activement à l’élaboration d’un suivi global, de qualité et respectueux des besoins individuels des aînés, ainsi que de leur dignité. « Il existait déjà à Verrières un réseau de médecins, infirmiers et pharmaciens tant nos relations sont bonnes, confie Lucie Bodenant, infirmière libérale. En rejoignant La Maison de Luce et Léon, nous espérons un suivi plus complet et davantage coordonné des patients. » Il convient de préciser que le GTSMS ne cherche en aucun cas à alourdir la charge de travail
des médecins généralistes ou des structures de soins existantes. En revanche, il permettra aux patients déjà
suivis de bénéficier d’un accompagnement plus holistique.

POURQUOI METTRE EN PLACE UN GTSMS ?

Pourtant qualifiée de « département à la démographie dynamique » par l’INSEE, l’Essonne verra sa population âgée de plus de 75 ans croître de près de 45% d’ici 2040. 5 000 à 6 000 nouvelles places en Ehpad devraient être créées pour maintenir le taux d’équipement actuel.

Conscients des enjeux liés au vieillissement de la population, les politiques actuelles tendent à privilégier des solutions alternatives favorisant le maintien à domicile des personnes en situation de dépendance. Le projet de GTSMS s’inscrit dans un contexte réglementaire de réforme des Services Autonomie à Domicile (SAD). Ces structures visent à optimiser la coordination entre les acteurs locaux (santé, services sociaux, collectivités) dans le but d’offrir une prise en charge globale et continue des séniors.

Repérer, alerter, agir

Le désir de maintenir coûte que coûte une vie à domicile, bien qu’il repose sur une quête légitime d’autonomie
et de confort, se heurte fréquemment à des réalités implacables telles que la perte brusque de mobilité, l’apparition de troubles cognitifs ou l’insalubrité du logement. « Il m’arrive de prodiguer des soins à des patients
dont l’hygiène est déplorable ou qui résident dans des conditions de vie indignes », déplore Béatrice Catheline,
infirmière libérale. Ce constat soulève d’autres problématiques : le déni, la non-acceptation des soins et
l’incapacité de certains à percevoir l’urgence de leur situation, rendant le parcours de soins d’autant plus ardu. Béatrice donne l’exemple de personnes âgées qui, après une chute, assurent aux secouristes que tout va
bien, craignant d’être contraintes à l’hospitalisation et de laisser un animal de compagnie seul. Outre de recueillir
toutes les demandes de prise en charge de maintien à domicile, la Maison de Luce et Léon a vocation à déclencher un parcours de coordination pour les situations complexes, lorsque des problématiques
sociales, médicales ou financières sont entremêlées. « Pour les cas « simples », le modèle de fonctionnement
actuel apporte une réponse efficace grâce au CCAS ou aux professionnels du maintien à domicile »,
précise Élisabeth Roquain.

Un service de proximité, à portée de main

La Maison de Luce et Léon se veut un véritable carrefour de l’accompagnement, alliant écoute et concertation,
via un numéro unique. En outre, les acteurs médicaux et médico-sociaux pourront alimenter un fichier partagé
avec des données cruciales pour le suivi des patients. La question du secret médical et du partage d’information entre professionnels du social, du médico-social et du sanitaire a plusieurs fois été soulevée par les parties prenantes. Afin de favoriser une coordination efficace tout en respectant les obligations légales, notamment en matière de secret médical, la mise en place d’un dispositif de communication partagé, sécurisé et conforme à la réglementation en vigueur est envisagée. En outre, le coordinateur de la Maison de Luce et Léon aura la charge de créer et mettre à jour un annuaire partagé entre les acteurs de la prise en charge afin de centraliser les informations. Le GTSMS sera physiquement installé à la Villa Sainte-Christine, dans un espace précédemment occupé par V2I. L’inauguration officielle, prévue pour cet été, réunira élus et partenaires du projet.

L’établissement, à l’instar du CCAS, sera autonome, avec un directeur et un coordinateur à temps plein. Sa
gouvernance s’articulera autour d’un administrateur et d’une assemblée générale, garantissant ainsi une gestion fluide et réactive. Un comité consultatif, composé de tous les acteurs du maintien à domicile et des professionnels de santé ayant adhéré au groupement, veillera à l’adaptation des services aux besoins des usagers.

En somme, la Maison de Luce et Léon incarne une avancée majeure pour que chaque sénior, où qu’il soit, bénéficie des meilleures conditions de vie.

LA MAISON DE LUCE ET LÉON S’AGRANDIT

Au-delà des communes de Verrières-le-Buisson, d’Igny, de Bièvres et de Vauhallan, le GTSMS peut compter sur la participation des membres gestionnaires de la Maison de Luce et Léon dont l’Ehpad Léon Maugé, l’Hôpital Gériatrique Les Magnolias (HPGM) via le service NOA (Nord-Ouest Autonomie), le DAC 91 Nord (Dispositif d’Appui à la Coordination). Ont également adhéré au groupement les partenaires médico-sociaux tels que la Maison de santé pluriprofessionnelle, la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS), les résidences pour personnes âgées, les infirmiers libéraux, les pharmacies, les prestataires privés ou associatifs (La Croix-Rouge, Synergie…).

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