
Cette année est celle des 80 ans de la victoire signée le 8 mai 1945. La cérémonie de commémoration s’est déroulée le jeudi 8 mai à 15h, sur l’esplanade Thomas Joly, dans une ambiance conviviale et chaleureuse.
Elle était cette année marquée par des chants et lectures des membres du conseil municipal des enfants, des collégiens et des séniors.
Elle était suivie d’un goûter dansant au son de
l’orchestre de jazz Little band Antony jazz, avec des démonstrations de Lindy Hop par le TUVB.
Discours du Maire
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Lectures
Curtis Whiteway, un ex-Ranger ayant libéré Dachau avec la 99ème division de l’Infanterie, se souvient dans une lettre ouverte à de jeunes étudiants (avril 1945)
« Cher ami, quand j’avais seulement 19 ans, j’étais l’un des soldats américains qui ont libéré un camp de concentration nazi appelé Dachau. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de Dachau. En 1944, moi, non. La plupart de mes copains de l’armée non plus. Nous n’étions donc pas préparés à ce que nous avons vu ce jour-là. Des gens affamés, à moitié morts, y compris des personnes âgées et des enfants en bas âge. Des gens qui ont subi des brutalités que vous ne pouvez pas imaginer – certains trop faibles et malades pour parler… et d’autres qui nous ont acclamé et ont chanté à notre arrivée. Je ne vais pas vous rendre malade en vous donnant des détails, mais laissez-moi vous dire que cela a changé ma vie pour toujours.
Depuis, je considère qu’il est de mon devoir patriotique envers ce grand pays que j’aime tant de partager mes souvenirs avec les autres. J’ai particulièrement hâte de raconter mon histoire quand j’entends quelqu’un dire que l’Holocauste est une fiction … que ce que j’ai vu de mes propres yeux n’est jamais arrivé. Ça me fait vraiment bouillir de rage. J’ai donc raconté mon histoire à maintes et maintes reprises dans des écoles et dans des réunions partout à travers le pays. Je dis aux enfants à quel point la liberté est précieuse, à quel point nous ne pouvons pas la tenir pour acquise, à quel point nous devons apprendre du passé, ce qui arrive quand on laisse les préjugés et la haine se propager.
Et je leur dis qu’en tant que soldat de la Seconde Guerre mondiale, j’ai eu l’occasion de me battre pour la liberté et qu’ils doivent la préserver dans leurs actions quotidiennes … Par la façon dont ils traitent leurs amis et leurs voisins, et par le simple fait de se soulever lorsqu’ils sont témoins d’une injustice ou d’un acte préjudiciable. »
Extraits de la Lettre d’Honoré d’Estienne d’Orves à sa sœur Catherine Régnier (28 août 1941)
« Jeudi 28.
Ma caqui chérie,
Ma chère petite sœur, je t’aime profondément. Je te remercie du fond du cœur de tout ce que tu as fait pour moi. Il m’a été infiniment doux de te sentir ainsi en communion avec moi. Il ne faut pas avoir un trop grand chagrin. Pensez à ceux qui meurent sur le champ de bataille. Moi, j’ai eu le privilège inouï de pouvoir presque vivre une vie de famille depuis trois mois.
Et j’en ai joui beaucoup. Songe, surtout, chérie, que j’aurais pu être tué au moment de mon arrestation ! Dans quel état moral serais-je mort… Dieu m’a donné ces sept mois pour me rapprocher de Lui, qu’il en soit béni. Je vais retrouver Papa et Maman. C’est un grand bonheur.
(…)
Mes petits frères, hélas ! que j’aime tant, que nous étions donc unis, toi et nous trois, sans oublier le souvenir de François, le cher compagnon de mon enfance. Notre union était une belle chose ; que rien ne la ternisse, et que nos enfants prennent modèle sur nous !
Je voudrais écrire ici les noms de tous les membres de la famille, d’Estienne ou Vilmorin, pour leur dire que ma pensée va vers eux tous. Je te charge de cette commission. En particulier notre chère tante Félicie, que Dieu vous la garde longtemps. Et aux A… artisans d’un mariage qui me rendit si heureux.
(…)
Que personne ne songe à me venger. Je ne désire que la paix dans la grandeur retrouvée de la France.
Dites bien à tous que je meurs pour elle, pour sa liberté entière, et que j’espère que mon sacrifice lui servira.
Je vous embrasse tous avec mon infinie tendresse.
Honoré »
Lettre de Paul Éluard à sa femme (mai 1945)
« Enfin, nous pouvons respirer. Ce matin, les cloches sonnent autrement. Ce n’est plus l’angoisse du couvre-feu, mais l’annonce de jours meilleurs. Il y a tant de ruines, tant de vies brisées, mais il y a aussi cette lumière nouvelle. Nous avons tenu. Nous avons vaincu. Il faut maintenant apprendre à vivre autrement, dans l’honneur de ceux qui ne reviendront pas. Paris est libre, la France est libre. À nous de la rendre plus juste. »
Lettre d’un père à son fils, trouvée dans des archives familiales (9 mai 1945)
« Mon cher Paul,
Ce matin, je me suis réveillé avec un sentiment étrange : la guerre est finie. Après tant d’années à vivre dans la peur, nous allons enfin connaître autre chose. Je pense à toi, mon fils, et je me dis que tu grandiras dans un monde sans guerre.
Je ne veux pas que tu oublies ce que nous avons traversé, mais je veux surtout que tu sois un homme de paix. Nous avons payé un prix terrible pour cette victoire, et je prie pour que ta génération ne connaisse jamais ce que nous avons vécu. Apprends à aimer, à comprendre, à respecter.
Je t’embrasse tendrement,
Papa. »
Lettre d’un soldat français à sa famille, retrouvée dans les archives familiales (8 mai 1945)
« Chers parents,
C’est fini. Aujourd’hui, nous avons appris officiellement la capitulation de l’Allemagne. Il n’y a pas eu de cris de joie dans notre bataillon, seulement un silence étrange. Nous avons gagné, mais à quel prix ? J’ai vu des villes en cendres, des enfants qui n’avaient plus rien, des soldats qui ne rentreront jamais. Mais ce soir, je veux croire en l’avenir. Je veux croire que mon fils pourra grandir sans jamais connaître cela. Je veux croire que nous avons fait cela pour la paix. »
Extrait du journal d’Anne-Marie G., une institutrice de Normandie (8 mai 1945)
« Ce matin, les enfants sont arrivés en courant à l’école : ‘Madame, c’est fini, c’est fini !’ J’ai pleuré, et eux riaient. À la mairie, les drapeaux sont ressortis, la Marseillaise a été chantée spontanément. On ne sait pas encore ce que l’avenir nous réserve, mais aujourd’hui, la guerre est finie, et cela suffit à rendre les cœurs plus légers. Je veux leur apprendre à aimer la paix, pour qu’ils n’aient jamais à connaître cela. »
Lettre d’Albert Camus publiée dans Combat (9 mai 1945)
« La paix est là. Enfin, le monde sort de la nuit. Mais la victoire ne suffira pas si nous ne savons pas construire une paix plus juste. Les peuples qui ont tant souffert méritent mieux que le retour des mêmes erreurs. Il ne suffit pas de crier victoire, il faut bâtir. Nous avons devant nous la tâche la plus difficile : donner un sens à cette liberté retrouvée. »
Extrait du discours fondateur de l’Europe de Robert Schuman (9 mai 1950)
La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent.
La contribution qu’une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques. En se faisant depuis plus de vingt ans le champion d’une Europe unie, la France a toujours eu pour objet essentiel de servir la paix. L’Europe n’a pas été faite, nous avons eu la guerre.
L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée.
Le gouvernement français propose de placer l’ensemble de la production franco-allemande de charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe.
Par la mise en commun de productions de base et l’institution d’une Haute Autorité nouvelle, dont les décisions lieront la France, l’Allemagne et les pays qui y adhéreront, cette proposition réalisera les premières assises concrètes d’une Fédération européenne indispensable à la préservation de la paix.